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Haïti-Crise : « Nous réclamons une solution par et pour les citoyens haïtiens », demandent des organisations féministes

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Plusieurs organisations féministes haïtiennes et organisations de défense des droits humains, notamment Nègès Mawon, organisation féministe MARIJÀN, Kouraj Pou Pwoteje Dwa Moun, organisation féministe Dantò, entre autres, expriment leur vive préoccupation face à la dégradation continue des conditions de vie de la population haïtienne, en particulier des femmes et des filles. De fait, ces organisations exigent une solution qui tient compte de la réalité haïtienne. 

Ces organisations saluent la démission du gouvernement d’Ariel Henry qu’elles voient comme une réponse aux différentes réclamations des militantes féministes et rejettent la proposition d’ingérence de la CARICOM imposant un Conseil présidentiel de 7 membres. « Nous dénonçons la CARICOM et une frange de la communauté internationale, qui croit avoir le droit d’imposer des conditions au peuple haïtien pour pouvoir intégrer leur propre Conseil présidentiel ».

En effet, elles estiment que les noms cités pour la composition de ce Conseil présidentiel, remontent à des récupérations malheureuses des différents régimes corrompus et criminels qui nous ont gouvernées lors des dernières décennies et ne sauraient être ceux et celles qui peuvent offrir cette porte de sortie à la population. « Nous exigeons que des personnalités crédibles soient proposées, que le processus soit transparent et réellement porteur de cette rupture salvatrice que réclament les Haïtien.ne.s », clament les responsables desdites organisations.

Les organisations ont fait à plusieurs reprises des recommandations pouvant aider à combattre la criminalité et l’insécurité en Haïti. Cependant, « il n’y a jamais eu de volonté politique ni de mesure adoptée pour renforcer les institutions haïtiennes légitimes appelées à défendre et à protéger la population. Le pouvoir de facto d’Ariel Henry a plutôt perdu du temps à quémander une force internationale sans agenda, sans plan et sans financement correct. Une demande dénoncée par les organisations féministes qui ont rappelé que les diverses missions internationales ont constamment échoué à résoudre de manière efficace le fléau de la criminalité, enraciné dans la mauvaise gouvernance sans oublier les innombrables abus, violations de droits humains qu’elles ont perpétrés », se plaignent-elles.

Face à cette situation désastreuse, les féministes réclament une feuille de route pour le pays. « Nous réclamons une solution par et pour les citoyens haïtiens et le respect de notre souveraineté en tant que nation et en tant que peuple. Seuls les Haïtiens savent quelles solutions sont les meilleures pour faire face aux défis actuels. Le pays a déjà trop vécu par cette solidarité meurtrière de la communauté internationale qui n’a fait que nous enfoncer dans le gouffre, en défendant ses propres intérêts qui vont très souvent à l’encontre du peuple haïtien », poursuivent-elles.

Toutefois, ces structures exigent mieux qu’un Conseil présidentiel, colmaté avec des acteurs, qui ne vont que répéter les mêmes pratiques et les mêmes actions sans rien changer à la réalité du pays. En ce sens, ces organisations féministes haïtiennes réitèrent leur engagement en unissant leurs voix pour dire non à l’ingérence de la communauté internationale dans les prises de décision du peuple haïtien.

Marie-Alla Clerville

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