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Insécurité en Haïti : la situation est alarmante, selon un rapport

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Dans un rapport  publié le 11 juin 2021, le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINUH) a présenté la situation sécuritaire du pays. Selon ce document, la situation sécuritaire du pays est alarmante.

L’insécurité qui bat son plein dans le pays. Des incidents succèdent à d’autres et ne finissent pas de surprendre. Pourtant, lorsque ces incidents quotidiens sont réunis en un seul bilan, l’ampleur de l’insécurité est alors mise à nu. C’est ainsi que le rapport du BINUH brosse un portrait désarmant de la situation du pays. En effet, tout y est relaté, l’échec de l’opération des policiers à Village de Dieu, un bilan des enlèvements et manifestations…

Selon le rapport, dès les 4 premiers mois de l’année 2021, les cas d’enlèvements avaient déjà atteints le chiffre de 171. Ce qui équivaudrait à une augmentation de 36%.   Ce fléau qui n’épargnait aucune catégorie de la société ne manquait pas de plonger la population dans une psychose de peur. L’échec de l’opération policière à Village de Dieu, qui a constitué une preuve de l’inefficacité de la lutte contre l’insécurité, n’a pas arrangé la situation.

L’évasion qui a  eu lieu à la prison civile  de Crois-des-Bouquets n’est pas négligeable dans la balance de l’insécurité. Cette opération aurait entrainé la mort de 29 détenus et du directeur de l’institution. Plus de 400 prisonniers auraient pris la fuite et seulement 69 auraient été repris ensuite. Rien ne cela n’est rassurant pour la population.

Le rapport souligne aussi le fait que les policiers sont de plus en plus victimes d’attaques contre les bandes. Parallèlement, les activités de vols armés et les homicides volontaires ont augmenté. Face à cette situation, des dispositions ont été prises, notamment la création d’une cellule anti-kidnapping ainsi que l’interdiction d’utilisation des vitres teintées sur des véhicules qui n’ont pas d’immatriculation diplomatique ou officielle.

Qu’en est-il de l’Etat de Droit ?

L’Etat de Droit promis par le gouvernement n’a pas fait grand progrès non plus, si l’on considère ce que rapporte le BINUH. Le projet de réduction de la détention préventive prolongée a reçu un coup lorsque les associations de magistrats ont ouvert une grève sans délai fixe après le 7 février 2021. En effet, après qu’elles ont été accusées d’avoir planifié un coup d’Etat contre le président Jovenel Moïse, plusieurs personnes ont été arrêtées, dont un juge de la Cour de cassation.

Aussi, le président a révoqué 3 trois juges de la cour par arrêté et nommer leurs remplaçants sans tenir compte du fait que la Constitution exige la participation du parlement dans un tel processus. Un comportement qui a été perçu comme une atteinte à la magistrature et qui a débouché sur une grève lancée le 15 février 2021 par 4 associations de juges. Les revendications faites lors de cette grève ont surtout tourné autour du manque d’indépendance du pouvoir judiciaire et le fait que les arrêts présidentiels qui pleuvaient.

La liste des déboires de l’année n’est pas finie. Plusieurs autres forfaits pourraient l’agrandir : les droits humains fondamentaux bafoués, l’augmentation du taux de violences basées sur le genre, la circulation sans inquiétude de bandits à moto… Des faits à prendre en considération rapidement pour sortir le pays de ce long tunnel d’insécurité.

Ketsia Sara DESPEIGNES

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