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Les personnes déplacées internes de plus en plus nombreuses à Port-au-Prince, certaines se réfugient dans des institutions publiques

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La détérioration du climat socio-sécuritaire en Haïti n’en finit pas. Dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince, ainsi que dans la sous-région de la Plaine du Cul-de-Sac, des habitants quittent leurs quartiers par milliers. Avec les récents événements, plusieurs milliers de personnes ont dû abandonner leur foyer à Port-au-Prince à cause de la violence, se réfugiant dans des institutions publiques ou des bâtiments scolaires, transformés en abris.

Les gangs armés qui sévissent dans le pays depuis maintenant plus de six ans semblent être complètement intenables, et face à eux, même les plus hauts sommets de la puissance publique paraissent bien impuissants. En effet, depuis le 29 février 2024, la crise de sécurité à encore franchi un autre palier dans le pays, imposant un nouveau blocus dans le pays empêchant le Premier Ministre Ariel Henry de revenir dans le pays. Une situation qui a contraint ce dernier à abandonner le pouvoir. Depuis le début de ces événements, la violence qui règne dans le pays, en particulier à Port-au-Prince, est devenue incontrôlable, de quoi exacerber une crise humanitaire déjà catastrophique.

362 000 personnes déplacées internes selon l’OCHA

« Haïti fait face à une crise humanitaire et de protection très complexe. À chaque épisode de violence, ce sont des milliers de personnes qui basculent dans la précarité et qui ont besoin d’aide d’urgence », avait déclaré dans un communiqué Ulrika Richardson, Coordonnatrice humanitaire de l’ONU en Haïti. Les récentes attaques des gangs armés à Port-au-Prince ont encore fait des victimes. Avec 15 000 personnes de plus ayant abandonné leurs maisons, le nombre s’élève désormais à plus de 362 000 sur l’ensemble du territoire selon l’Office de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA). Les nouveaux déplacés, en manque de solution alternative, trouvent refuge dans des locaux d’institutions scolaires et des bâtiments publics, tels que l’OPC ou le Ministère de la communication entre autres.

La catastrophe humanitaire s’épaissit dans le pays. Selon les chiffres de l’OCHA, en plus des déplacements internes, l’insécurité alimentaire continue de gagner du terrain. Aujourd’hui, la prévalence de l’insécurité alimentaire à l’échelle nationale est de 44%, avec 14% de la population analysée classée en situation d’urgence, et 30% en situation de crise alimentaire, selon les données de la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA). Pour répondre aux besoins, l’OCHA estime à 340 millions de dollars l’aide nécessaire pour la sécurité alimentaire en 2024.

Il n’y a pas qu’au niveau des déplacements que les récentes évolutions de la crise ont agi. « Au cours de la semaine écoulée, des contraintes d’accès ont été constatées, liées à la fermeture de l’aéroport, des écoles et des établissements de santé dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. La violence contre les infrastructures humanitaires comprend une attaque contre un orphelinat. Depuis le début de l’année 2024, plus de 400 incidents entravant l’accès ont été enregistrés à travers le pays, dont plus de 70 entre le 1er et le 7 mars. Cette situation est due à des violences actives, notamment dans les communes de Carrefour, Port-au-Prince et Cité Soleil », peut-on lire dans le rapport de situation de l’OCHA publié ce mercredi 13 mars.

Clovesky A.-G. PIERRE

cloveskypierre1@gmail.com

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