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Lutte contre l’insécurité : Le sous-équipement des Forces Armées d’Haïti évoqué

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Six mois après que Ariel Henry et son Gouvernement ont fait la demande d’une force militaire étrangère, six mois après que la communauté internationale tergiverse encore sur la question,  M. Henry a décidé de tendre le bras aux Forces Armées d’Haïti (FAD’H). Cette démarche, pour certains, est légale mais le problème du sous-équipement et de manque de moyens de cette soi-disant force n’est pas à négliger.

Le Chef de la Primature s’est longtemps tourné vers la communauté internationale ce, à travers des demandes d’aide pour essayer d’apporter une solution au problème de l’insécurité qui ravage le pays. Cette demande est dans l’impasse jusqu’à présent au point que le Canada a écarté une intervention militaire et a proposé  de former les agents de la Police Nationale d’Haïti. 

Au final et bien avant la dernière annonce du Canada sur la PNH,  Ariel Henry s’est tourné vers les Forces Armées d’Haïti comme s’il avait reçu un message quelconque. À en croire Ulysse Jean Chenet, il n’est jamais trop tard pour bien faire. « De plus, il faut reconnaître que le Gouvernement d’Ariel Henry, ce n’est pas un Gouvernement autonome. C’est le Gouvernement de l’Occident, du Core group, de Madame Lalime. Il suffit tout simplement d’apprécier le fait que le PM Ariel Henry ait jugé bon de se tourner vers les FAD’H après tant de faux espoirs du côté du Canada et des États-Unis », reconnaît M. Chenet.

Face à l’insécurité, c’est une évidence : aucun projet de perspective d’avenir ne sera fructueux en Haïti pour le moment. Fuir sa maison pour échapper de justesse à la violence des bandes armées, c’est ce à quoi se résume le quotidien de ceux et celles qui vivent dans la région métropolitaine de Port-au-Prince ainsi que dans le département de l’Artibonite. Pour contrecarrer les actions des gangs armés, le Premier Ministre Ariel Henry a demandé aux Forces Armées d’Haïti de combattre aux côtés de la Police Nationale d’Haïti. « La PNH n’a pas assez d’effectifs et est sous-équipée. Il faut donner des moyens proportionnels à la PNH, ainsi qu’aux Forces Armées d’Haïti », déclare Ulysse Jean Chenet, Coordonnateur national du Mouvement Point Final au journal Le Quotidien News. 

L’ancien policier et syndicaliste Abelson Gros Nègre estime que l’idée de créer une synergie entre la PNH et les FAD’H pour rétablir un climat de paix dans le pays est noble. « C’est une bonne décision prise par le Chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN)  parce qu’il doit être la première personne à se rendre compte que la PNH est dépassée par les évènements », dit-il en soulignant que M. Henry n’avait pas d’autre choix car il n’a pas trouvé le support des pays considérés comme les pays « amis » d’Haïti.

Selon M. Gros Nègre citant l’article 263 de la Constitution de1987, seuls deux groupes ont le droit d’être armés dans le pays : Les Forces Armées d’Haïti et la PNH. « Ces dernières doivent  s’unir comme deux forces constitutionnelles du pays pour le rétablissement de l’ordre et de la paix », a-t-il ajouté.

Ulysse Jean Chenet, de son côté,  croit qu’il faut mettre ces deux forces dans les conditions optimales pour qu’elles puissent donner les résultats escomptés. « Nous sommes en train de vivre une guérilla urbaine dans le pays, on doit prendre les choses très au sérieux pour éviter de continuer à compter des cadavres partout dans le pays », explique-t-il. M. Chenet estime que c’est logique d’espérer que les Forces armées d’Haïti et la PNH apportent une solution au problème de l’insécurité. « C’est logique et légal d’utiliser la PNH et FAD’H en symbiose dans la lutte contre le banditisme en Haïti. Nous sommes un pays souverain […] ».

Pour M. Chenet, il faut beaucoup plus que cela pour pour sortir le pays de cette situation fatale d’insécurité. « Il faut qu’il y ait d’abord une volonté politique pour combattre les gangs armés dans le pays. Ensuite, il faut  impliquer aussi la population dans la lutte contre le banditisme dans les communautés à travers des cellules communautaires contre le banditisme, le kidnapping et les gangs armés dans le pays », pense-t-il.

Quant à Abelson Gros Nègre, seule une conscience nationale peut aider le pays à sortir de l’impasse dans laquelle il se trouve. « Le Gouvernement, dit-il,  doit encadrer les deux forces légales du pays. Et ces dernières auront la responsabilité à partir de ce moment de rétablir un climat de paix dans le pays ».

Le pays est en plein chaos. Pour certains, il faut une intervention militaire étrangère pour redonner l’espoir au peuple haïtien. « On a besoin nécessairement de l’appui technique, logistique et financier de la communauté internationale pour nous aider à faire face aux gangs armés », déclare M. Chenet soulignant qu’il ne croit pas trop dans les forces étrangères. « Nous avons de très mauvais souvenirs. La dernière en date, c’était la MINUSTHA, comme résultats : viols, vols, choléra et des enfants mono-parentaux », a-t-il rappelé. 

Le point de vue d’Abelson Gros Nègre est différent sur cette question.  «[…] Une force militaire spécialisée en support à la PNH et aux Forces armées d’Haïti aurait été une bonne chose », dit-il.

Soulignons que, d’après Miami Herald le 24 mars, l’administration Biden aurait soutenu l’option des Casques bleus en Haïti après que le Canada a choisi de ne pas prendre les commandes d’une intervention militaire multilatérale en Haïti. 

Jackson Junior RINVIL

rjacksonjunior@yahoo.fr

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