Magalie Belneau, une femme leader sans égale au sein de la PNH

En 1995, Magalie Belneau s’est engagée parmi les vingt femmes de la première promotion de la Police Nationale d’Haïti. Aiguisée par le sens du travail et du leadership, elle a gravi des échelons au sein de l’institution. De Agent 3 à Commissaire principale de la Police Communautaire, elle s’est taillée une belle et grande carrière policière.

C’est une Magalie vêtue de sa belle uniforme de commissaire, chemise crème et pantalon bleue marine bien campé sur des chaussures bien cirées, lui donnant une allure imposante, qui a reçu le journal Le Quotidien News dans son bureau logé dans les bâtiments du Commissariat de Delmas 33, le  jeudi 8 octobre 2020 dans la matinée. Pour une nouvelle page de’’Etre Femme Haïtienne’’, elle a gratifié au journal quelques minutes de son agenda bien garni.

Mme Belneau a vu le jour à l’Hôpital de Chancerelle à Cité soleil, le 01 novembre 1973. La ville de Bel-air, qu’elle considère comme une circonscription d’Elite, l’a vue grandir au sein d’une famille où s’imposaient la rigueur et la discipline. La policière a connu une enfance peu commode. En fait, la petite fille qu’elle était, voguait entre sa maison et la caserne qui furent les demeures principales de son père militaire. Habituée à la coutume militaire, elle se voyait dès sa tendre enfance à la place de son père. « Comme j’aime à le dire, cette culture de militaire je l’ai héritée de mon père. C’est ce qui m’a orientée évidemment vers la Police en 1995 », a déclaré la Commissaire avec un léger sourire qui laisse entrevoir sa fierté.

Magalie Belneau s’est toujours intéressé à l’édification de son esprit d’un point de vue intellectuel. Chez les soeurs de Marie Christine, elle a fait ses classes primaires. Tandis qu’elle a poursuivi ses études secondaires à l’école Coeur Immaculé de Marie (CIM). Juste avant d’intégrer la PNH, Mme Delmo a étudié les Sciences économiques. Elle a par ailleurs fait des études en Psychologie à la Faculté d’Ethnologie(FE). Étant policière, elle a suivi, en 1996, au Chili une formation en « Investigation des accidents de circulation » pendant dix mois.

«L’expérience au sein de la PNH a été pour moi, au début, très incommode. C’était pour la première fois que j’allais fréquenter une institution composée d’une majorité masculine », raconte la titulaire  de l’Edupol, parlant de ses débuts inhabituels au sein de l’institution policière. Étant parmi les vingt femmes (parmi environ trois cent soixante-cinq agents) de la première promotion de la PNH, Mme Belneau a dû consentir de nombreux sacrifices tout en imposant son leadership afin de parvenir actuellement au grade de Commissaire. «On ne fait pas de cadeau à la PNH », a-t-elle dit comme pour  soutenir fièrement que ses étoiles ne lui ont pas été assignées par favoritisme.

«Il est important que les jeunes, en particulier les femmes, s’intéressent à l’éducation, à la formation pour se frayer un chemin de réussite », a suggéré la Policière psychologue qui fait la promotion du leadership féminin. L’ancienne Coordonnatrice adjointe de la Commission des Affaires féminines, la Commissaire Magalie Belneau, encourage les jeunes femmes à s’éduquer pour s’émanciper. «Elles doivent affirmer leur indépendance féminine, et s’imposer comme leader », a-t-elle martelé.

Après vingt-cinq ans de carrière comme policière, Mme Belneau se dit fière de son parcours. Le dévouement,  la bravoure, le leadership dont elle a fait montre, inspire l’admiration et le respect de plus d’un. Du haut de ses quarante ans, mariée et mère de famille, Magalie Belneau espère encore accomplir de grandes choses au sein de la Police Nationale d’Haïti, son institution de cœur.

Statler LUCZAMA