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Haïti, agriculture : Quand la crise affecte l’agro-industrie

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Au cours des conférences organisées à l’Université Quisqueya (UniQ) lors de la foire sur l’agriculture, l’agro-économiste,  Philippe Bellerive a partagé les résultats d’une étude menée par la Banque Interaméricaine de Développement (BID) démontrant que la situation du pays affecte les agro- industriels et le développement de leurs entreprises.

Kidnappings, inflation, instabilité politique, il existe plusieurs facteurs qui affectent gravement le pays et ses habitants. Les citoyens et leurs activités ne sont pas à l’abri de ces situations et leurs répercussions se font sentir dans de nombreux secteurs du pays. Cette situation de crise perpétuelle marque de son empreinte le secteur agro-industriel qui voit ses membres se démener quotidiennement afin de maintenir leurs entreprises en vie. C’est dans un tel contexte que l’agro-économiste Philippe Bellerive a pris la parole à la foire de L’UniQ pour partager les résultats de l’impact qu’avait eu le pays lock sur les moyennes et grandes entreprises du champ en question.

Selon lui, la question a été posée aux entreprises pour savoir ce qui les impactait le plus dans la crise. Les grandes entreprises ont parlé du transport de marchandises, de la sécurité, des douanes, de l’aéroport et non du fonctionnement de l’administration publique. « Souvent ces entreprises sont celles qui exportent, elles ont été très pénalisées parce qu’elles ne pouvaient pas se replacer. Et quand elles arrivaient à le faire, elles étaient confrontées à un problème de sécurité ou se heurtaient au problème de l’absence des employés de la douane », explique-t-il.

Cette situation est la cause de pertes plus ou moins grandes qui ne concernent pas que les acteurs, mais aussi l’économie dans son ensemble. « Une de ces entreprises affirme avoir perdu pratiquement 2 containers d’exportation uniquement parce qu’il fallait tester ses produits, or le laboratoire était fermé. Sans aucun résultat, elle n’a pas pu livrer la cargaison », déclare-il, continuant à dévoiler les résultats de l’enquête menée sur les impacts de la crise du pays lock.

« Quant aux PME, les plus grandes difficultés concernaient le transport des marchandises, l’impossibilité d’aller au travail et l’insécurité sur les lieux de travail », continue l’agro-économiste. Il déclare que la plupart des agro-industries se concentrent dans la capitale : à Clercine, Damien, sur la route de l’aéroport, Plaine du Cul de Sac, alors que les ouvriers n’habitent pas nécessairement dans les parages. Aussi, le déplacement dans de telles conditions a constitué un grand problème pour eux, les ouvriers étant les moteurs du progrès d’une entreprise.

Philippe Bellerive ajoute aussi que l’état d’urgence établi dans le pays à cause de la Covid-19 est venu aggraver les choses. Seulement, toutes ces difficultés n’ont pas découragé les secteurs, particulièrement l’agro-industrie qui a toujours gardé intacte la volonté d’investir. « Avec la dépréciation de la gourde, l’agriculture est devenue un secteur prometteur « , déclare-t-il. En effet, il y aurait une prise de conscience qui pousserait les gens à reconnaitre qu’il faut d’abord travailler à l’alimentation et créer beaucoup d’emplois et de la richesse grâce à cela. Une prise de conscience qui devrait porter ses fruits au sein de l’agriculture de ce pays qui ne demande qu’à se développer.

Ketsia Sara Despeignes

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