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Hôpital général : les médecins résidents font la grève pour obtenir de meilleures conditions de travail

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Les médecins résidents de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH) ont déclenché une grève indéfinie depuis le 19 décembre 2022. Dans leurs revendications, ces jeunes médecins ont évoqué plusieurs raisons pour lesquelles, ils ont décidé d’entrer en grève.

Les initiateurs de ce mouvement collectif ont expliqué lors d’une réunion qu’ils poursuivent leur grève illimitée parce que les responsables n’ont pas manifesté leur volonté afin d’apporter des solutions aux problèmes clés qui rongent le bon fonctionnement de l’hôpital, arguant que les conditions de travail sont inacceptables.

Le système de santé haïtien est sous-financé, les médecins haïtiens sont sous-payés, plus particulièrement ces jeunes médecins résidents, malgré les longues heures de travail et le fait que ces derniers soient exposés à tout type de risque. Tout cela implique l’émigration d’un nombre considérable de médecins, la plupart se retrouvent aux États-Unis et au Canada.

Toutefois, ils affirment qu’ils sont toujours disponibles pour des pourparlers avec les responsables pour résoudre leurs préoccupations. Pour de nombreux patients qui souffrent, la résolution de cette impasse est essentielle. « Nous avons été rapidement pris en charge par ces jeunes dévoués, lors de notre première visite il y a quelques semaines de cela, mais les choses ont changé pendant la grève. Et maintenant, je n’ai plus de sou pour acheter mes médicaments. Il faut que je prenne mon traitement », explique un jeune homme de 28 ans désespéré, au plus grand centre du pays.

Retrouver sur les lieux, l’un des résidents voulant garder l’anonymat, désigne le Gouvernement comme responsable de la situation : « C’est au Premier Ministre, Docteur Ariel Henry, d’approcher son Gouvernement pour prendre en compte nos revendications afin de continuer à fournir des soins à la population. Tout le monde n’a pas les moyens de se faire soigner à l’étranger ou dans un hôpital privé. »

Plusieurs revendications ont été identifiées pour une reprise des activités au plus grand centre hospitalier du pays. Les blouses blanches exigent une augmentation de salaire, ce qu’ils considèrent comme un petit « KAKA ARAN », soit 12 500 gourdes, estimé à environ 80 dollars US chaque mois.

Entre autres, les problèmes d’intrants sont très récurrents à l’HUEH. Selon le Dr Exantus, résident 2 au service de chirurgie générale, les problèmes d’intrants restent l’un des plus grands fléaux qui ne cessent de perturber le bon fonctionnement de l’hôpital. « Les blocs opératoires ne sont pas fonctionnels, il n’y a pas d’eau, les plateaux pour les interventions chirurgicales ne sont pas disponibles, il n’y a pas d’oxygène ; parfois, nous avons honte de donner une prescription à un patient juste pour acheter une paire de gants. Malgré tout, nous sommes toujours restés au chevet des malades. Car nous avons une responsabilité morale envers eux », a-t-il fait savoir. Le manque d’accompagnement, la pénurie de médicaments, le manque de fonds, l’insécurité, le manque d’oxygène, le problème d’électricité constituent le tableau d’une situation sanitaire qui s’effondre.

Jusqu’à présent, aucune décision n’a été  prise pour répondre aux revendications de ces jeunes pour résoudre la crise au sein de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti.

Danove Jose Karly DIEUFORT                         

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