Exercice fiscal 2020-21 : le financement monétaire a déjà atteint plus de 6 milliards de gourdes
3 min readLe ministre de l’économie et des finances, Michel Patrick Boisvert, a fait savoir que d’octobre à nos jours le niveau du financement monétaire a atteint 6.1 milliards de gourdes. Par rapport aux engagements inscrits dans le budget, ce niveau de financement est cadré puisque dans le budget 2020-2021 il est prévu un financement monétaire de l’ordre 39.3 milliards de gourdes d’ici 30 septembre 2021, indique le grand argentier de la nation.
Lors d’un point de presse donné le lundi 14 décembre 2020 au centre de convention et de documentation de la Banque de la République d’Haïti (BRH), autour de la stabilisation du taux de change le titulaire du ministère de l’économie et des finances (MEF), Michel Patrick Boisvert, accompagné du gouverneur de la banque centrale, Jean Baden Dubois, a fait le point concernant la situation économique du pays. « Nous sommes en ligne jusqu’ici avec le pacte de gouvernance économique et financière. Nous devons être prudents dans la gestion de la trésorerie puisqu’en cette période de fin d’année, on doit s’attendre à des dépenses relatives à des festivités », a déclaré M. Boisvert.
D’après lui, ces dépenses seront orientées vers la protection sociale. Michel Patrick Boisvert a par ailleurs rappelé que l’exercice fiscal 2019-20 avait démarré avec un financement monétaire de 4.2 milliards de gourdes. « À rappeler que l’année dernière nous avions débuté l’année fiscale 2019-2020 avec un financement monétaire de 4.2 milliards de gourdes pour terminer au mois de décembre 2019 avec un peu plus de 15 milliards de gourdes alors que cette année nous avons commencé l’exercice fiscal 2020-21 avec 364 millions de gourdes de financement monétaire et à date on est à 6.1 milliards de gourdes », a-t-il fait remarquer.
S’agissant de l’inflation, selon le ministre, le pays a commencé l’exercice 2020-2021 avec un taux de 21,6 en octobre 2020. « Les efforts conjoints du MEF, de la BRH et du MCI ont mieux régulé le marché surtout par la mise en place des bases pour la mise en œuvre des projets phares identifiés dans le cadre du plan de relance économique à partir du début de l’année civile 2021 », réjouit le numéro un du MEF tout en avançant que l’année 2021 devrait conduire à une augmentation sensible des dépenses publiques par rapport aux recettes.
Si l’on en croit les propos du ministre, l’objectif du gouvernement en place est d’atteindre 18.2 % d’inflation projetée pour la fin de l’exercice fiscal 2020-2021. En ce sens, deux mesures ont été adoptées par le gouvernement de manière à contenir les dépenses au niveau des recettes collectées par la Direction générale des impôts (DGI) et l’administration générale des douanes. A cet effet, selon le ministre, le gouvernement va programmer mensuellement les dépenses de l’État au cours de cet exercice fiscal. « Cette programmation se fera de concert avec l’ensemble des entités impliquées dans les dépenses.»
A titre de rappel, au cours de l’exercice fiscal 2019-2020, le financement monétaire a atteint plus de 35 milliards de gourdes.
Cluford Dubois, journaliste économique