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Leo, un jeune artiste multi-casquetté

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Léonard Jean Baptiste qui se fait appeler Léo, est un jeune écrivain poète, slameur, sculpteur haïtien. En effet, il a l’art dans ses veines. L’éclat de ses œuvres émerveille tous ceux qui se laissent attirer par la beauté de l’art, y compris la rédaction du journal. Le natif de Léogane se plait à conter sa vie dans ces lignes de Moun ou dwe konnen.

Né en 1997 en plein cœur de la cité d´Anacaona, Léonard Jean Baptiste, dit Léo, est tout simplement un artiste « multi-casquetté », comme l’aurait dit Marc Bregard Anderson. Quand il ne rime pas des vers sur une feuille, il prend ses gants de sculpteur ou enfile son costume de comédien. Il a fait ses études primaires au Collège Collimon Boisson créé par feu Marie Thérèse Collimon-Hall (auteure haïtienne). En 2010, après le séisme dévastateur, il a passé quelques années au Lycée Jacques 1er avant d’aller boucler ses études classiques au Lycée Antenor  Firmin.

Si la ville de Leogane l’a vu naître, c’est pourtant Bel-air qui l’a vu grandir. «J’ai eu la chance de grandir à Bel-air dans une famille composée d’artiste. Tante chanteuse, Oncle peintre et chapelieret grand-père chapelier » , raconte le jeune artiste qui reconnaît que c’est de là qu’a émergé son goût pour l’art. Après plusieurs ateliers d’écriture, de scène, et d’art plastique au Centre d’art, il a lancé officiellement sa carrière en 2015. Après un quinquennat, est-il satisfait de ses performances ? «Je suis reconnaissant de tout ce que j’ai pu accomplir jusque-là. Mais, cela ne suffit pas pour parler de satisfaction »,reconnaît Léo.

Comme tous les jeunes talents, le natif de Léogane se heurte aux difficultés dues au manque de financement. Ainsi se plaint-il qu’  « en Haïti, mis à part La FOKAL, il n’y a pas vraiment d’institutions qui soient sensibles ou capables d’investir dans les projets artistiques. Ceci, aussi poignant qu’il soit, ne l’empêche pas pour autant d’éperonner religieusement son art ».

Léonard âgé de 23 ans,  vient de terminer  ses études en Philosophie à l’Université Libre de Bruxelles. Brillant artiste, quand il n’abandonne pas son âme à la passion de l’art, il la laisse « balader, boire des coups avec les âmes libres et errantes de temps en temps » pour ainsi dire, célébrer la vie. Le jeune philosophe invite en outre cette nouvelle génération qui, selon lui, a une grande conscience intellectuelle et politique (ce qui est d’ailleurs pour lui un bon signe) à s’attacher corps et âme à leur désir, à tout ce qui leur semble juste. « Et tant que vous n’aurez pas atteint votre but, ne lâchez surtout pas » conclut Léonard Jean Baptiste dans ce chapitre de Moun ou dwe Konnen.

Statler LUCZAMA

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