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Nous vivotons!

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Le 8 août 2022, l’Organisation des États Américains (OEA) a fait le procès de la communauté internationale par le biais d’un communiqué. Elle l’a clouée au pilori pour avoir fragilisé Haïti, puis l’avoir abandonnée à son sort. Le Secrétaire Général de cet organisme, Luis Almagro,n’a pas mis de gants pour inviter la communauté internationale à prendre acte de son échec en Haïti.

Ce communiqué dans l’ensemble n’a rien de surprenant. D’ailleurs, ce sont les mêmes rengaines. Des discours à n’en plus finir. Il en est de même pour l’ONU qui a renouvelé ses engagements vis-à-vis d’Haïti par une Résolution datée du 15 juillet 2022. Sa nouvelle exigence faite au Gouvernement de produire un rapport sur le processus du dialogue concernant les élections avant le 17 octobre prochain, ne promet rien de concret réellement pour résoudre la crise. Toutefois, elle vise à mettre un peu de pression sur l’exécutif qui n’a jamais montré de volonté réelle de dialoguer. Qui ne cesse de faire passer le temps et de laisser crever la population dans la misère et la souffrance. Deux mois pour faire ou amorcer ce qu’il n’a pas pu faire en 13 mois !

Entre-temps, le pays est au bord d’une crise humanitaire sans précédent. Se nourrir, se vêtir, aller à l’école, à l’hôpital, quasiment toutes ces activités sont devenues un luxe en Haïti. Le pays est dans un état lamentable. Pas d’infrastructures nouvelles, nide courant électrique, encore moins de l’eau potable. Puis, survient cette minable crise qui finit par nous mettre à terre.

Nous payons au prix fort la dégringolade de la gourde par rapport au dollar. Les prix des produits de première nécessité ont explosé. Ils deviennent deux fois plus coûteux par rapport à l’année 2021. Sur le marché informel, le dollar se vend à 160 gourdes contre les 127 fixées par la Banque de la République d’Haïti (BRH). Jamais, le taux de change n’a atteint un aussi haut niveau. Le commerce informel qui absorbait le coût de la vie pour beaucoup de familles en Haïti, a diminué de manière drastique. Ce, à cause de l’insécurité qui règne dans le pays.

De nombreuses familles sont ruinées. Leur capacité financière a spectaculairement chuté. Il n’est permis à personne de tomber malade dans ce pays où les droits fondamentaux sont bafoués. Où personne n’est à l’abri de la violence. Où les gangs n’hésitent à prendre de force un patient dans un hôpital pour le tuer plus loin. Où circuler n’est plus un droit. Où la sécurité n’est plus assurée. Pas même pour le Chef du CSPN qui, pour se rendre dans le sud,emprunte la route de Saint-Rock en fuyant le tronçon de Martissant. Nous vivotons tous. Voilà, les conséquences de nos choix politiques. C’est le moindre qu’on puisse dire.

Dans la foulée, l’Exécutif est allé faire sa promotion à la réunion spéciale de l’OEA mercredi dernier. Le Chancelier haïtien n’a pas manqué de faire les louanges du Premier Ministre qu’il a présenté comme un homme ouvert au dialogue. Il s’est aussi donné un satisfecit pour les efforts consentis par la Police. Il a fixé la priorité du Gouvernement. Celle qui consiste à réaliser les élections dans le pays. Un projet sur le long terme. Mais à court et à moyen terme, quelle stratégie va  être mise en place par l’Exécutif pour soulager la population ? Comment compte-t-il aider les parents à l’occasion de l’ouverture imminente des classes ? Quel plan a-t-il pour les sans-abris ? Pour ceux qui dorment à même le sol sur la place Hugo Chavez ? Cette situation de misère qui bat son plein dans le pays nécessite bien plus que des discours vides et insensés, mais des mesures claires et concrètes.

Daniel SÈVÈRE

Danielsevere1984

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