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Au niveau national, l’environnement macroéconomique a été marqué aussi bien par les catastrophes naturelles, selon la BRH

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Il en est résulté un enlisement de l’économie dans la récession, en témoignent les projections des indicateurs de conjoncture pour le trimestre sous étude. En effet, après le passage du séisme du 14 août 2021 qui a fait plus de 2 000 morts et a endommagé plus de 130 000 maisons et 900 écoles, la tempête tropicale Grace a détruit de nombreuses cultures, affectant gravement la capacité productive des agriculteurs des départements de la Grande-Anse, des Nippes et du Sud-Est. En conséquence, les entreprises du Grand Sud dont le fonctionnement était déjà fortement affecté par le climat d’insécurité ont eu à supporter d’importantes pertes aussi bien humaines que matérielles. Ces faits jumelés à la rareté répétitive des produits pétroliers à la pompe ont perturbé les activités de production de biens et de services ainsi que l’approvisionnement des marchés locaux au dernier trimestre de l’exercice fiscal 2021. Ces derniers ont, parallèlement, entraîné une augmentation du déficit en denrées alimentaires notamment dans les zones affectées ainsi que dans l’ensemble du pays sachant que la région Sud représente une part importante dans l’offre locale de biens selon la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (CNSA).

Ces développements combinés à la hausse du taux de change durant les mois précédents ont conduit à une augmentation de l’indice des prix à la consommation (IPC) en rythme mensuel.  En effet, l’inflation mensuelle est ressortie à 2,1 % en août 2021, marquant une accélération de 90 points de base par rapport à juin. En glissement annuel, l’effet de base lié à une progression des prix plus importante au cours de l’exercice précédent, s’est poursuivi et le taux d’inflation annuel s’est établi à 10,9 % en août contre 12,7 % un trimestre plus tôt. 

Les données disponibles sur les échanges avec l’extérieur indiquent une augmentation de 20 % des importations de biens à 3 684,92 millions de dollars sur les 10 premiers mois de l’exercice 2020-2021. Cette progression est imputable à la facture pétrolière qui a crû de 27,4 % pour s’établir à 729,9 millions de dollars et aux importations d’articles manufacturés dont la valeur s’est accrue de 28,4 % pour se porter à 816,3 millions de dollars. Ces deux rubriques représentent respectivement 20,4 % et 22,2 % du total des importations. Du côté des exportations, un accroissement de 25,5 % a été enregistré sur la même période portant le total à 906,4 millions de dollars ÉU, reflétant ainsi la reprise de la demande mondiale après le choc occasionné par la pandémie de coronavirus. De cette évolution des exportations et des importations sur les 10 premiers mois de l’exercice 2020-2021, il en est résulté une détérioration de 18,2 % du solde commercial, lequel est passé de -2,35 milliards à -2,78 milliards de dollars. Ce déficit commercial a été principalement comblé par les transferts privés sans contrepartie qui ont augmenté de 21 % pour atteindre 3 311,9 millions dollars.  

La progression observée au niveau des transferts privés sans contrepartie, jointe aux interventions de la BRH sur le marché des changes, a permis d’alimenter l’offre de devises et de limiter, par conséquent, la dépréciation de la gourde sur le trimestre sous étude. En effet, le taux de change s’est établi à 97,5212 gourdes au 30 septembre 2021, marquant ainsi une dépréciation de 7 % par rapport au 30 juin 2021, laquelle a été inférieure de 11 points de pourcentage comparativement à celle enregistrée au cours du trimestre précédent. Par ailleurs, le niveau de réserves nettes de changes a augmenté de 15,4 % pouratteindre 477,5 millions de dollars ÉU. Cette progression s’est reflétée dans l’évolution des réserves brutes dont le montant équivaut à plus de 5 mois d’importations. Au cours de ce trimestre la situation des finances publiques a été marquée par une hausse des recettes et une baisse des dépenses budgétaires par rapport au troisième trimestre 2020-2021. En effet, les données provisoires au 30 septembre font état d’une progression de 13,66 % des recettes encaissées par le Trésor public, lesquelles ont atteint 24 901,34 MG. Les dépenses, quant à elles, ont chuté de 2,98 % en comparaison au trimestre précédent, s’établissant à 33 753,11 MG.

Quoiqu’en hausse d’environ 9,52 % par rapport à l’année fiscale antérieure, les recettes cumulées sur l’exercice n’ont représenté que 31,56 % des ressources totales de l’État chiffrées à 305 374,21 MG. De même, elles n’ont pas pu couvrir les décaissements totaux de 328 789,75 MG dont 157 319,95 MG de dépenses budgétaires effectuées au cours de la période allant d’octobre 2020 au 30 septembre 2021. Ceci s’est traduit par un déficit budgétaire 60 958,5 MG, financé partiellement par la BRH à hauteur de 49 222,72 MG au 30 septembre 2021. Ce niveau du financement monétaire a dépassé celui (41 099,13 MG) enregistré au trimestre précédent mais reste en dessous du plafond annuel de financement monétaire de 49 306,85 MG prévu dans le budget rectificatif 2020-2021.

Note sur la politique monétaire

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