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En Haïti, des appels téléphoniques qui font peur

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Depuis quelques mois en Haïti, une nouvelle pratique  se développe et provoque la panique au sein de la population : des individus non identifiés, mal intentionnés  sèment la terreur en faisant des appels téléphoniques qui menacent et rançonnent des paisibles citoyens. Alors que l’Etat  devrait tout faire pour garantir la liberté et la sécurité de ses citoyens par des services publics de qualité si l’on s’appuie sur l’article 3 de la déclaration universelle des droits de l’Homme qui  stipule que « tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de la personne ».

Dans des pays étrangers bien organisés, il est  obligatoire de passer par la télécommunication pour diminuer le taux de criminalité, traquer les mafieux, appréhender les délinquants qui troublent l’ordre social. En ce qui concerne Haïti, on constate une absence totale  de contrôle dans la télécommunication.

Ce phénomène, qui ne cesse de prendre de l’ampleur quotidiennement dans la communauté, suscite une peur  de tous les instants et expose  au vu et au su de tout le monde le désintérêt complet des  dirigeants haïtiens face aux situations difficiles auxquelles nous sommes confrontés.

Certaines victimes témoignent de leur vécu. Un inspecteur de la DGI à Belle-Anse gardant l’anonymat, nous relate qu’il  est resté immobilisé pendant une vingtaine de minutes après avoir reçu un appel traumatisant, vu qu’il ne s’immisce pas dans les affaires des autres.

Betchina Paul de son côté, étudiante en informatique à Port-au-Prince, nous explique qu’elle a reçu un appel non masqué sur son téléphone. Un homme lui demande si c’est elle la dénommée Betchina ; après sa réponse positive, l’homme lui annonce qu’on a versé une somme pour lui ôter sa vie et que si elle veut sauver sa peau il  faut payer 2 500 us. L’inconnu a même fait savoir qu’il a des photos et qu’il est entouré de 40 bandits bien armés.

Ces actes, sont non seulement inacceptables mais contreviennent à certains instruments légaux de notre législation qui condamne toutes les formes de menaces, comme par exemple le code pénal haïtien en son article 250 qui stipule :  «Quiconque aura menacé, par écrit anonyme ou signé, d’assassinat, d’empoisonnement ou de tout autre attentat contre les personnes, qui serait punissable de la peine des travaux forcés à perpétuité, sera puni de la peine des travaux forcés à temps dans le cas où la menace aurait été faite avec ordre de déposer une somme d’argent dans un lieu indiqué, ou de remplir tout autre condition ».

Aucune enquête n’est ouverte, aucune intervention des autorités n’est constatée, l’insouciance de nos représentants est bel et bien réelle. Les citoyens concernés, eux, restent, traumatisés, se sentent mal à l’aise dans leur vie ordinaire par crainte de tomber aux mains des hors-la-loi alors que la liberté individuelle est protégée, garantie par l’État et que toute association de malfaiteurs envers les personnes et les propriétés est considérée comme un crime contre la paix publique, selon  la Constitution haïtienne.

Tous ces faits désastreux montrent combien le chemin est encore long pour notre pays dans la quête d’une amélioration sécuritaire. Et, toutes ces questions doivent être au centre d’une réflexion stratégique sérieuse de la part des décideurs pour établir une politique de la télécommunication efficace.

Baby Stanley PIERRE.

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