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Jacky Lumarque met en garde contre l’adoption d’une nouvelle constitution en dehors d’un accord politique

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Le recteur de l’Université Quisqueya (UniQ), Jacky Lumarque estime que l’entêtement de l’administration Moïse/Jouthe à changer la Loi-Mère du pays  en dépit des désaccords exprimés par des secteurs importants de la vie nationale amènera le pays vers le chaos. «On ne peut pas toucher à la Constitution de n’importe quelle manière », a fait remarquer le professeur tout en lançant un appel à l’union aux haïtiens partageant le sentiment de patriotisme.  

M. Jacky Lumarque intervenait à l’occasion d’une cérémonie d’hommage à Me Monferrier Dorval organisée  le vendredi 25 septembre 2020  par l’Université Quisqueya (UniQ) quand il a évoqué la situation chaotique  qui peut découler de la démarche du pouvoir en place visant à changer la constitution du pays. « En absence d’un accord politique solide, impliquant les forces organisées de la société, l’entreprise en cours est appelée à conduire le pays « tèt dwat » vers le chaos », a-t-il prévenu. 

« Le sort des garanties que cette constitution offre en terme de droits fondamentaux et de participation citoyenne ne peut être livré à une puissance publique affaiblie par un double déficit : déficit de confiance et de légitimité », a indiqué le professeur Jacky Lumarque, rappelant que la Loi-Mère est le résultat des luttes démocratiques menées par des militants qui ont sacrifié leur vie.

D’après le recteur de l’UniQ, de telles démarches sont considérées par la Loi-Mère comme une infraction  impliquant l’application, contre les initiateurs, de l’article 186 de cette constitution. Celui-ci stipule que « la Chambre des Députés, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres prononce la mise en accusation: a) du Président de la République pour crime de haute trahison ou tout autre crime ou délit commis dans l’exercice de ses fonctions; b) du Premier Ministre, des Ministres et des Secrétaires d’Etat pour crimes de haute trahison et de malversations, ou d’excès de Pouvoir ou tous autres crimes ou délits commis dans l’exercice de leurs fonctions; c) des membres du Conseil Electoral Permanent et ceux de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif pour fautes graves commises dans l’exercice de leurs fonctions; d) des juges et officiers du Ministère Public près de la Cour de Cassation pour forfaiture; e) du Protecteur du citoyen ».

Par ailleurs M. Lumarque invite les responsables à se méfier «  des conseils et injonctions qui viennent de l’étranger ». « C’est à nous de prendre en main notre destin en toute indépendance de pensée et d’action », a-t-il recommandé tout  en appelant à une alliance entre citoyens ayant en commun l’amour et la dévotion envers la patrie. 

Marc Andris Saint-Louis

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