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À la découverte de Schnaidine NICOLAS, lauréate de la première édition du concours de textes de Le Quotidien News

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Lauréate du concours de textes organisé par le journal Le Quotidien News, Schnaïdine Nicolas a eu vendredi dernier gain de cause devant un jury relevé dans les locaux de l’Hôtel Montana. Une première expérience que la juriste a vécue à cœur joie, et qui montre déjà sa perspicacité à la barre. Découvrons cette défenseure des Droits humains dans cette page spéciale de « Être femme haïtienne ».

Fille unique, Schnaïdine Nicolas voit le jour à Croix-des-Bouquets le 28 février 1998. Élevée dans une famille monoparentale, la jeune fille s’épanouit tel un bouton de rose grâce à la tendresse de sa mère qu’elle idolâtre. Curieuse, constamment dans la remise en question, elle montre dès son adolescence un profond intérêt pour la dialectique. « J’ai toujours aimé discuter, partager mes points de vue ou défendre mes opinions sur un sujet, confie-t-elle. Je me voyais déjà comme une avocate ».

À l’Institut universel, Schnaïdine enchaîne toutes ses classes primaires avant de boucler ses études secondaires à l’École secondaire Louverture Cléry, du côté de Santo. Ayant fait montre d’excellence tout au long de son parcours, elle obtient une bourse d’étude en Sciences juridiques à l’Université Quisqueya, grâce au programme HELP.

Sensible aux questions des Droits humains

Schnaïdine Nicolas ne cache pas sa sensibilité par rapport aux questions des droits humains qui l’intriguent passionnément. Cela s’explique par son désir ardent de vouloir prendre la défense de ceux et celles qu’elle estime lésés par un certain déséquilibre ou l’inégalité sociale. « Personnellement, je suis préoccupée par les problèmes d’inégalité ou d’injustice sociale, notamment en ce qui concerne l’équité de genre », déclare la mémorante.

C’est dans cette perspective qu’elle participe en octobre dernier au concours de textes lancé par le journal Le Quotidien News sur la thématique : « Comment éliminer la violence faite aux femmes » ? Une expérience qu’elle considère comme une opportunité pour élever la voix à la place des sans voix, une tribune pour défendre les droits de ses semblables. « D’habitude je participe à des causeries, conférences ou à des formations sur les thématiques de ce genre. Mais c’est la première fois que j’ai pris part à un concours de textes. En fait, cela a été pour moi une opportunité de pouvoir dénoncer les injustices faites aux femmes et défendre leurs droits », explique la lauréate de la première édition.

Déconstruire l’inconscience sexiste

Schnaïdine Nicolas croit que pour arriver à freiner la violence faite aux femmes, il convient tout d’abord d’attaquer le fondement du problème qui n’est autre que l’inconscience sexiste transmise par les institutions sociales. « Certes il faut réprimer, mais ce n’est pas la répression en soi qui va résoudre le problème. Il faut justement aller à la racine de ce phénomène. Nous devons comprendre que la violence que  subissent les femmes résulte d’un complexe d’infériorité de celle-ci vis-à-vis de l’homme, une pensée véhiculée qui laisse croire qu’il y a un sexe dominant et un sexe faible. Tant que l’on ne parvient pas à se défaire de cette inconscience sexiste, on n’arrivera pas à éliminer la violence faite aux femmes », estime Schnaïdine Nicolas.

Elle avance dans son argumentation en affirmant que, pour renverser la tendance, il va falloir que l’on procède par les institutions sociales. « La violence faite aux femmes est un phénomène qui affecte toute la société. Il est donc de la responsabilité de toutes les institutions d’inculquer aux jeunes de nouvelles valeurs fondées sur le respect des droits humains », ajoute la lauréate passionnée de lettres, qui reconnaît toutefois que, du point de vue légal, de grands efforts ont été faits pour respecter l’équité de genre en Haïti, quoiqu’il reste encore un long chemin à parcourir.

Schnaïdine Nicolas, passionnée par l’art de la plaidoirie, souhaite bien aller grossir les rangs de celles qui font valoir le mot du droit en Haïti, particulièrement les droits humains. « J’aimerais être une référence dans ce milieu », espère la juriste qui semble s’intéresser au droit public également. Inspirée par le parcours de Michelle Obama ou la carrière politique d’Angela Merkel, elle espère marquer de son empreinte sa carrière dans le temple de Thémis.

Statler LUCZAMA

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