Joe Emie se met à nue à travers l’écriture
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Ayant grandi entourée de livres, Joe Emie, de son vrai nom Johémie Délinois, a toujours voulu partager le bonheur que les livres lui procurent. Son entourage, aussi encourageant que motivateur, a su tracer l’exemple dont elle se réjouit. Sa plume, sa feuille et ses idées, ce sont sa lumière pour déshabiller la noirceur du temps et présenter les secrets du bonheur.
Johémie Délinois est née un 14 janvier à Port-au-Prince mais sa famille est originaire de Camp-Perrin. Une ville qu’elle prenait plaisir à regagner à chaque période estivale. Elle a accompli ses études classiques au Collège Marie Esther et au Collège Marie Anne. Ensuite, elle a entamé des études de médecine à l’Université Notre Dame d’Haïti (UNDH).
« L’idée d’écrire m’est venue de mon admiration pour mes parents qui sont des passionnés de lecture. Ils lisaient et écrivaient beaucoup. Il y avait plein de livres chez nous et je lisais jusqu’à oublier le monde », raconte la Port-au-Princienne.
Johémie a grandi dans une famille où la lecture occupait une place importante. Petite, elle voyait souvent ses parents plongés dans des livres et l’envie la prenait d’en faire autant. C’est l’envie de se mettre à nue, de donner vie aux mots qui sont si entraînants, si diversifiés qu’ils transcendent la pensée de la jeune passionnée de lettres jusqu’à la transporter dans monde littéraire. Le simple fait de coucher des mots sur le papier est pour elle un acte de libération. Écrire lui donne envie de faire vivre des personnages qu’elle imagine afin qu’ils prennent forme aux yeux des autres.
« En lisant, je me retrouvais plongée dans un autre univers, et cela me procurait une sensation agréable. J’ai toujours eu envie d’offrir ce même bonheur que les écrivains me procuraient».
Johémie écrit pour le plaisir d’inventer, de créer, de partager un peu de son imagination et de sa créativité. Pour elle, écrire, c’est donner un peu d’elle-même, partager son vécu, ses émotions, sa pensée. Parfois, elle peut vouloir raconter sa propre réalité sous le vernis de la fiction ou encore la déballer toute crue. Sinon pour elle, écrire, c’est aussi se libérer et s’exprimer. Par ailleurs, on dit souvent que les paroles s’envolent et que les écrits restent, elle écrit pour rester dans la mémoire.
Elle figure parmi les auteurs de l’anthologie « Fais-moi peur » éditée en 2014 par Jessica Fièvre. Ce livre a été publié à partir des textes lauréats du concours Fièvre Rouge. Puis, en 2018, elle a été la première lauréate de la troisième édition du Prix Jacques Stephen Alexis du roman, un concours national d’écriture qui était une initiative de La Direction Nationale du Livre, visant à promouvoir le livre et la lecture sur tout le territoire national afin d’assurer la relève au sein de la littérature haïtienne.
« En tant qu’écrivain, j’écris beaucoup plus pour mon plaisir. J’aime donner vie à mon imagination. Mais, en ce qui concerne mes attentes, je voudrais que plus de personnes s’intéressent aux livres. Car le plus grand bonheur pour un écrivain, c’est d’être lu. Si je n’étais pas écrivain, l’autre art auquel je m’adonnerais serait peut-être le septième art, ce serait comme donner vie aux mots », poursuit-elle.
Conservant ses projets d’écriture comme une surprise, Johémie conseille ainsi aux futurs écrivains : « Il faut se battre et s’armer de courage pour atteindre ses objectifs. Il ne faut pas avoir peur. Toutefois, il faut d’abord travailler vos styles d’écriture, lire beaucoup avant de se lancer et passer outre les moqueurs. »
Geneviève Fleury
