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Revenons sur les trois auteurs haïtiens au palmarès 2021 de l’Académie française

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L’Académie française a communiqué, le jeudi 24 juin 2021, son palmarès pour cette année. Entre autres, trois auteurs haïtiens – parmi les 65 distinctions dans des domaines tels que la critique, l’essai, l’histoire, la philosophie et la littérature – ont été distingués. Il s’agit de Frankétienne, le théoricien du spiralisme, lauréat du Grand Prix de la Francophonie, Emmelie Prophète, celle du rayonnement de la langue et de la littérature françaises et Louis-Philippe Dalembert, dans la catégorie poésie, ont reçu le prix François Coppée pour son recueil de poèmes « Cantique du balbutiement » publié en septembre 2020.

Franketienne

Écrivains, peintre, musicien, dramaturge, poète, comédien ; tout ça pour, si l’on revient à l’enfance et à l’adolescence troublées, marquées par l’absence du père, quelqu’un qui se disait rescapé de tous les maux qu’a subis le pays à travers la dictature des Duvalier, la vague des Lavalas et, pour arriver au moment troublant que le pays est infligé par le régime de Tet-Kale, et bien avant cela, le tremblement de terre du 12 janvier 2010 qui a failli lui coûter la vie dans sa maison. Plus loin, si l’on en croit bien qui en est sorti vivant d’un accident vasculaire cérébral et d’une prostate. « C’est, en fait, plus une section rurale appelée ‘Ravine Sèche’… Il n’y a plus d’eau, il n’y a que… des ‘bayawonn’, et puis le littoral. Les marins, ou les pêcheurs, essaient par la grâce de Dieu de trouver de quoi vivre », se détend cependant Francketienne à l’émission « A VOIX NUE » de France Culture, voulant décrire l’état du milieu dans lequel il a grandi avec sa mère.

Emmelie Prophète

Emmelie Prophète, fille unique de sa famille, est née à l’hôpital de l’Université d’État d’Haïti en 1971 à Port-au-Prince, où elle a grandi et fait ses études classiques et universitaires à la Faculté de droit et d’économie (FDSE) de l’Université d’État. D’Haïti. Amoureuse des belles lettres, elle a également fréquenté l’Ecole Normale Supérieure (ENS) pour rapprocher sa passion de ce qu’elle fréquentait et désirait tant. De plus, elle a une formation en journalisme de l’Université Jackson Field au Mississippi, et plusieurs autres ici en Haïti et là, dont un en économie culturelle à l’Université Paris Dauphine en France. Emmelie Prophète a cependant une vie très impliquée dans la littérature, dans le livre, et dans le partage du savoir, car elle a toujours travaillé dans des environnements liés aux bibliothèques, à la lecture publique. Et depuis quelque temps déjà, elle travaille dans l’industrie du droit d’auteur et du droit connexe, qui est un domaine vierge mais prometteur, et en particulier avec l’avènement du numérique et les industries culturelles et créatives.

 Emmelie Prophète parle des personnes vivant dans les bidonvilles. Ce sont des aventures humaines où la ville est très présente, des incursions dans la politique, la religion, etc. Ce sont des histoires de vie. Comment ce qui se passe dans la ville impacte les gens, c’est d’offrir le quotidien au regard de l’autre sans donner d’explication.

Louis-Philippe Dalembert

Fils d’une enseignante et d’un directeur d’école, Louis-Philippe Dalembert, né à Port-au-Prince le 8 décembre 1962, est un écrivain haïtien d’expression française et créole. Dès son plus jeune âge, il a connu le jour sombre avec la mort de son père, quelques mois après sa naissance, qui a en effet des conséquences dramatiques sur la situation matérielle de la famille. Louis-Philippe Dalembert a grandi à Bel-Air pendant les premières années de son enfance, un quartier populaire de la capitale, dans un univers entouré de femmes : les cousines de sa mère, absentes la semaine pour enseigner en province, ses aînés sœur, grands-tantes et grand-mère maternelle. Cette dernière mène son petit monde à la baguette, dans un Port-au-Prince tenu par une main de fer François Duvalier. À l’âge de six ans, il connaît la première grande séparation de sa vie : la famille quitte le quartier pour s’installer ailleurs. Il dessine un roman intitulé Le Crayon du Bon Dieu n’a pas de gomme, trace d’une enfance très religieuse placée sous le signe du Sabbat. De formation littéraire et journalistique, Dalembert a d’abord travaillé comme journaliste dans son pays natal avant de partir en France en 1986 pour poursuivre ses études à l’Université de Paris III – Sorbonne Nouvelle avec un doctorat en littérature comparée sur l’écrivain cubain Alejo Carpentier. Dalembert vit désormais entre Berlin, Paris et Port-au-Prince.

Ansky Hilaire

anskyhil22@gmail.com

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